Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une tout autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ? Alors je l’avoue, j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ? Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… Quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir? Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une tout autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ? Alors je l’avoue, j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ? Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… Quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir? Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ? Alors je l’avoue, j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ? Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… Quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir? Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ? Alors je l’avoue, j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ? Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… Quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir? Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ? Alors je l’avoue, j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ? Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… Quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir? Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ? Alors je l’avoue, j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ? Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… Quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir? Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ? Alors je l’avoue, j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ? Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… Quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir? Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ? Alors je l’avoue, j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ? Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… Quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir? Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ? Alors je l’avoue, j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ? Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… Quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir? Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ? Alors je l’avoue, j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ? Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… uelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir? Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ? Alors je l’avoue, j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ? Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… uelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir? Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ? Alors je l’avoue, j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ? Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir? Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ? Alors je l’avoue, j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ? Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir?
Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ? Alors je l’avoue, j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ? Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir?
Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ? Alors je l’avoue, j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ? Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir?
Bérangère : Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ? Alors je l’avoue, j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ?
Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir?
Bérangère : Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ? Alors je l’avoue, j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ?
Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir?
Bérangère : Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ? Alors je l’avoue, j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ?
Bérangère : Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir?
Bérangère : Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ? Alors je l’avoue, j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ?
Bérangère : Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir?
Bérangère : Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ? Alors je l’avoue j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ?
Bérangère : Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir?
Bérangère : Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ? Alors je l’avoue j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ?
Bérangère : Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir?
Bérangère : Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ? Alors je l’avoue j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ?
Bérangère : Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir?
Bérangère : Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ? Alors je l’avoue j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ?
Bérangère : Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir?
Bérangère : Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ? lors je l’avoue j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ?
Bérangère : Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir?
Bérangère : Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ? lors je l’avoue j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ?
Bérangère : Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir?
Bérangère : Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ? alors je l’avoue j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ?
Bérangère : Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir?
Bérangère : Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ? alors je l’avoue j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ?
Bérangère : Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir?
Bérangère : Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ?
alors je l’avoue j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ?
Bérangère : Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir?
Bérangère : Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ?
alors je l’avoue j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ?
Bérangère : Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir?
Bérangère : Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ?
Bérangère : alors je l’avoue j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ?
Bérangère : Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir?
Bérangère : Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ?
Bérangère : alors je l’avoue j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ?
Bérangère : Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir?
Bérangère : Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ?
Bérangère : alors je l’avoue j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ?
Bérangère : Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir?
Bérangère : Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ? “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ?
Bérangère : alors je l’avoue j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ?
Bérangère : Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir?
Bérangère : Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ?
“Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ?
Bérangère : alors je l’avoue j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ?
Bérangère : Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir?
Bérangère : Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ?
“Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ?
Bérangère : alors je l’avoue j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ?
Bérangère : Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir?
Bérangère : Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ?
B “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ?
Bérangère : alors je l’avoue j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ?
Bérangère : Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir?
Bérangère : Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ?
B “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ?
Bérangère : alors je l’avoue j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ?
Bérangère : Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir?
Bérangère : Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ?
Bérangère : “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ?
Bérangère : alors je l’avoue j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ?
Bérangère : Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir?
Bérangère : Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ?
Bérangère : “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ?
Bérangère : alors je l’avoue j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ?
Bérangère : Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir?
Bérangère : Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pour aller plus loin
Quel a été ton premier souvenir gourmand ?
Bérangère : “Mon premier souvenir gourmand je ne saurais pas le dire… Mais il y en a bien deux qui ont marqué toute mon enfance : la soupe watan de mon ex-Ti père, dont je me suis inspirée en lui rendant hommage sur mon compte Insta @Komunecheffe. Et la mousse au chocolat de ma mère. Il y a une photo de mon frère, ma sœur, mon ex-demi frère et moi-même en culotte blanche, sur une table ronde en pin vert, à tremper directement la main dans l’énorme cul de poule de mousse au chocolat ! Elle ne l’a jamais raté sa mousse au chocolat, et jusqu’à aujourd’hui elle est incroyablement orgasmique. Merci maman.”
Quel cari aimes-tu le plus cuisiner ?
Bérangère : alors je l’avoue j’adore partir en pique nique avec mes amis ou la famille et faire un bon rougail saucisses (de préférence avec des saucisses fraîches)cuisiné au feu de bois, avec un rougail bringel bien fumé et des lentilles. Mais mon cari préféré reste le Civet Canard de maman, elle me le fait à tous mes anniversaires !
Quelle épice te semble indispensable à avoir dans sa cuisine ?
Bérangère : Mon épice préférée ! Celle que j’utilise pratiquement partout, le Sillon (aussi appelé CUMIN). J’en mets dans mes lentilles avec du curcuma, j’en mets sur mon poulet, dans mes soupes, vraiment partout.
Et enfin… quelle paire de sneakers rêverais-tu absolument d’avoir?
Bérangère : Ma paire de sneakers de rêve ce serait carrément de la réaliser avec puma ! Je rigole … Mais qui sait, un jour j’aurai peut-être dépassé les frontières et une collaboration avec une future cheffe pourrait être réalisable sachant qu’ils ont une gamme de souliers de cuisine. Le dream !
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller plus loin …
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller plus loin …
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller plus loin …
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller plus loin …
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller plus loin …
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller plus loin ..
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller plus loin ..
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller plus loin .
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller plus loin .
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller plus loin
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller plus loin
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller plus loin
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller plus loin
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller plus loi
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller plus loi
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller plus lo
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller plus lo
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller plus l
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
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Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller plus l
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
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Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller plus
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller plus
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller plus
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller plus
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller plu
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller plu
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller pl
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller pl
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller p
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller p
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
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Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur aller
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur alle
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur alle
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur all
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur all
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur al
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur al
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur a
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur a
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piur
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piu
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Piu
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pi
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Pi
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
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Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
P
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
P
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”.
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damne de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damn de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damn de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damn de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damn de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages Instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damn de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages nstagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damn de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages nstagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damn de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damn de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine était réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damn de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine tait réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damn de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine tait réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damn de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine etait réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damn de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas pe
ur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine etait réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damn de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas pe
ur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine etait réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-Pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damn de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas pe
ur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine etait réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-ierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damn de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas pe
ur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine etait réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-ierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damn de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas pe
ur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine etait réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damn de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas pe
ur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine etait réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damn de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas pe
ur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine etait réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune Saint-pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damn de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas pe
ur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine etait réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune aint-pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damn de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas pe
ur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine etait réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune aint-pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damn de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas pe
ur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine etait réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune saint-pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damn de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas pe
ur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine etait réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune saint-pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damn de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas pe
ur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine etait réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune saint-pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damn de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine etait réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère Bessac est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
On peut dire de Bérangère qu’elle est une femme passionnée. D’abord par la cuisine dont elle a fait son métier, mais aussi par le beau qu’elle traduit par un amour inconditionnel de la mode, de la photographie et des mots qu’elle aime parfois coucher sur papier et partager sur ses différents comptes Instagram. Dans la vie, cette jeune saint-pierroise dans l’âme (elle est née à Saint-Denis mais a grandi dans la ville du Sud) avance en suivant son cœur. C’est ce moteur qui l’a amenée à vivre différentes aventures avant de revenir s’épanouir son potentiel sur son île adorée.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère, tu as fait de la cuisine ton métier, peux-tu nous dire comment cette passion est-elle entrée dans ta vie ?
Bérangère : “Je pense que, comme tout.es réunionnais.es, c’est en traînant dans la cuisine avec mamie, papa ou maman ! Moi c’est surtout grâce à maman qui nous concoctait de bons petits plats avec tout et parfois rien. Comme son fameux « pescatore » qui n’est pas du tout un plat italien ni vraiment un riz chauffé, c’était un riz tourné (tout le frigo y passait) mais c’était délicieux ! Elle avait la patte pour toutes les cuisines (créole, française, italienne…) Et d’un autre côté, mon amour de la cuisine me vient aussi de tous mes souvenirs de ma grand-mère paternelle qui cuisinait lors de nos vacances d’été en métropole”.
R-Le Mag : Quel parcours as-tu suivi pour te faire une place et un nom dans le monde de la cuisine à la Réunion ?
Bérangère : “Mon parcours professionnel fut plutôt standard jusqu’au lycée avec un bac STG Mercatique. Après quoi j’ai réussi le concours Vatel (École de Management Hôtelier International) et direction Nîmes pour une licence. Suite à ces études, je prends une toute autre tournure et me dirige vraiment vers le métier de la restauration traditionnelle. J’opère donc un retour à la Réunion et une remise à niveau au Centhor à Saint-Gilles. Dès lors, j’ai pu travailler dans des maisons prestigieuses comme Le relais Bernard LOISEAU, un Relais et Château 5 étoiles en Martinique ou encore Le Palace des Neiges à Courchevel. Deux ans plus tard j’obtiens mon BP cuisine et me voilà dans la vie active ! J’ai fait mes armes dans pas mal de restaurants et hôtels de l’île: Le Lux à St-Gilles, le Mange-Tout, l’Ancre Terre et mer, l’Hôtel Villa Delisle ou encore Le Baoli Bar à Saint-Pierre. Cela fait bientôt 5 ans aujourd’hui que j’officie en tant que seconde du chef (Mr Samuel Tetard) dans l’un des meilleurs restaurants de l’île : La Case Pitey qui se situe à la Rivière Saint-Louis”.
R-Le Mag : Estimes-tu facile de travailler dans le monde de la restauration à la Réunion ? Comment comparerais-tu tes expériences entre la Métropole et notre île ?
Bérangère : “Si je devais comparer mes deux expériences professionnelles en métropole et à la réunion, je dirais que le plus difficile pour moi était en métropole. C’est un monde vraiment coriace et très macho, alors si vous y rajoutez la pression du guide Michelin, des collègues qui viennent du monde entier (la France est LA référence en matière de gastronomie) et qui veulent par tous les moyens leur place… Je peux vous dire que c’est la guerre ! Épicez ça de remarques sexistes, d’attouchements furtifs, de bizutages, de surpressions… On en ressort soit plus forte, soit totalement anéantie. C’est en rentrant à la Réunion que tout a été différent. Certes ce n’était pas facile de me faire ma place mais quand ils voient qu’on a du potentiel et qu’on maîtrise, il y a aussi cette fierté réunionnaise qui fait qu’ils sont plus souples, et il faut le dire, je suis aussi tombée sur de supers chefs !”
R- Le Mag : Comment définirais-tu ta cuisine ? À quoi doit-on s’attendre quand on goûte à un plat cuisiné par Bérangère Bessac ?
Bérangère : “Je pense que ma cuisine reflète mes origines mais aussi les gens qui ont partagé ma vie. On peut y traduire un mélange de cuisine créole, française, mélangée à une touche asiatique qui vient de mon ex-Ti père… Finalement ma cuisine réunit toutes les saveurs du monde, exactement comme le fait notre cuisine créole ! Je prends plaisir à nouer nos traditions avec une cuisine plus contemporaine. J’aime la surnommer : cuisine 2.0, au grand damn de nos cuistos puristes de la tradition créole ! Mais aujourd’hui, il faut avouer que notre ouverture au monde extérieur prend de plus en plus de place, au point où parfois on oublie qui on est, on oublie nos valeurs, nos pures traditions. Remettre la cuisine créole au goût du jour (même en la modernisant), permet à la jeunesse de renouer avec ses racines plutôt que de se perdre dans la folie des « fast-food » mais c’est aussi un bon moyen d’attirer le regard du monde extérieur vers notre beau caillou !”
R- Le Mag : au-delà de la cuisine qui a déjà une place énorme dans votre vie, vous aimez aussi la mode, l’écriture, la photographie… Existe-t-il un lien entre ces trois passions ?
Bérangère : C’est vrai que j’ai plusieurs passions d’où mes trois pages instagram : @Bessacb pour le côté mode et sneaker, @komunecheffe pour mon métier et @akerouvert pour mes textes. Je pense qu’il existe un lien, oui. Mes trois passions se rejoignent sur un point, je suis une femme qui travaille dans un monde d’hommes, pour autant j’aime la beauté des choses qui se matérialisent : de belles paires de baskets, de belles assiettes de cuisine, des jolies tenues, de beaux ustensiles… J’aime aussi la beauté immatérielle des choses, comme la pensée furtive ou la sensibilité d’un être. J’aime voir, toucher, lire de belles choses !
R- Le Mag : Quels conseils pour les jeunes filles et femmes qui aimeraient se lancer dans le monde de la restauration ?
Bérangère : “ Je leur dirais : foncez, n’ayez pas peur. Ce monde n’appartient pas qu’aux hommes, il ne faut pas oublier qu’il y a très longtemps la cuisine etait réservée à la femme ! Même si ça peut sonner comme péjoratif moi je préfère me dire que c’est ça notre plus grande force. C’est un territoire qu’on connaît toutes plus ou moins déjà. Ce milieu regorge de femmes talentueuses, parfois reconnues parfois dans l’ombre. Mais nous avons le truc en plus qu’un homme n’aura sans doute pas naturellement dans ses mains: la sensibilité mêlée à une force incroyable ! La femme donne la vie, elle sait et peut supporter des choses monumentales, des choses qu’un homme ne pourrait peut-être jamais supporter.
Bérangère est une jeune femme dont on peut vanter les mérites. À 31 ans, la Saint-Pierroise a déjà bien roulé sa bosse et prouvé au monde qu’elle sait ce qu’elle veut. Aujourd’hui seconde du chef de la très réputée CASE PITEY, elle nous raconte son parcours.
R-Le Mag : Bonjour Bérangère
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R-Le Mag : Bonjour Bérangère
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R-Le Mag : Bonjour Bérangère
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R-Le Mag : Bonjour Bérangère
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R-Le Mag : Bonjour Bérangère
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R-Le Mag : Bonjour Bérangèr
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R-Le Mag : Bonjour Bérangèr
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R-Le Mag : Bonjour Bérangè
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R-Le Mag : Bonjour Bérangè
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R-Le Mag : Bonjour Bérang
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R-Le Mag : Bonjour Bérang
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R-Le Mag : Bonjour Béran
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R-Le Mag : Bonjour Béran
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R-Le Mag : Bonjour Béran
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R-Le Mag : Bonjour Béra
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R-Le Mag : Bonjour Bér
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R-Le Mag : Bonjour Bér
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R-Le Mag : Bonjour Bé
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R-Le Mag : Bonjour B
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R-Le Mag : Bonjour B
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R-Le Mag : Bonjour B
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R-Le Mag : Bonjour
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R-Le Mag : Bonjour
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R-Le Mag : Bonjour
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R-Le Mag : Bonjour
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R-Le Mag : Bonjou
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R-Le Mag : Bonjou
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R-Le Mag : Bonjo
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R-Le Mag : Bonjo
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R-Le Mag : Bonj
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R-Le Mag : Bonj
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R-Le Mag : Bon
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R-Le Mag : Bon
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R-Le Mag : Bo
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R-Le Mag : Bo
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R-Le Mag : B
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R-Le Mag : B
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R-Le Mag : B
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R-Le Mag :
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R-Le Mag :
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R-Le Mag :
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R-Le Mag :
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R-Le Mag
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R-Le Mag
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R-Le Mag
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R-Le Mag
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R-Le Ma
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R-Le Ma
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R-Le M
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R-Le M
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R-Le M
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R-Le
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R-Le
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R-Le
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R-Le
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R-L
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R-L
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R-
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R
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B
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B
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Bo
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Bon
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Bonj
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Bon
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Bo
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B
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B
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