On ne la présente plus : Carole @lapetitecreole fait partie de nos personnalités péï préférées ! Avec ses photos de dos et son chapeau en paille (aka capeline), elle nous amène à la (re)découverte des recoins de notre île, avec bonne humeur et gourmandise (#teamgoulaf). Ce n’était donc qu’une question de temps avec qu’on aille l’embêter pour une petite interview !
2021, un joli désordre qui rime avec bonheur
Pour beaucoup d’entre nous, 2021 a été marquée par la Covid-19 et les ajustements qui vont avec. Pour Carole, 2021 a été une année on ne peut plus riche : un mariage en misouk, la naissance d’un ‘ti zourite’, la sortie d’un documentaire ‘Kour cirkui’… tout ça en plus de son quotidien de créatrice de contenu !
Le replay de Kour cirkui est disponible ici.
Chamboulement
« Chamboulement » C’est le premier mot qui lui vient à l’esprit pour décrire cette année, cette « nouvelle aventure ». Et qui dit chamboulement dit adaptation. Alors oui, Carole aurait aimé nous dire qu’elle s’y fait sans problème, qu’elle n’a pas besoin de tout contrôler mais… la réalité est que c’est un véritable challenge. Celui d’apprendre à lâcher prise.
Pour la première fois de ma vie, j’ai quelqu’un qui peut décider à ma place. J’ai un petit bébé qui peut me dire que non aujourd’hui j’ai pas envie…
L’adaptation a commencé à la grossesse : apprendre à se reposer, apprendre à lever le pied… Priorité bébé ! Mais alors, comment ralentir le rythme quand on a l’habitude de toujours se donner à 100% pour son travail ? Quand on a l’habitude de travailler jusqu’à 12 heures par jour ? Ou encore quand on est auto-entrepreneure et qu’il est déjà difficile de s’arrêter ne serait-ce que pour déjeuner ? Quand on a l’habitude d’aller jusqu’à l’épuisement avant de se dire « bon, j’ai besoin de couper un peu » ?
Difficile mais faisable. Comment ? En revoyant ses priorités et en étant réaliste et pragmatique.
Il fallait d’abord que je comprenne ce que cela impliquait d’avoir un bébé qui dépendait de moi. Et surprise, j’ai réussi à lâcher prise. Si j’ai accompli une seule tâche sur ma to do list, je suis contente. Si je n’ai rien pu faire, ben tant pis, ce sera pour un autre jour.
Faire un métier passion et avoir un entourage bienveillant et présent
Carole prépare actuellement son « grand retour ». Grande perfectionniste, elle est comme beaucoup d’entre nous capable de passer des heures derrière son écran pour toujours proposer du contenu pertinent. Alors oui, être perfectionniste, c’est bien. Cela démontre que l’on cherche toujours à donner le meilleur de soi. Mobiliser son cerveau 7 heures à la réécriture d’une même phrase, ça l’est moins. C’en est même contre-productif.
Être perfectionniste, c’est ne pas avoir de limite. Ou plutôt toujours repousser la limite pour tenter d’atteindre l’inatteignable. Le perfectionnisme va de pair avec l’éternelle insatisfaction. « Ce n’est pas assez bien agencé », « ça pourrait être mieux écrit »… Et c’est là que l’entourage de Carole devient vital. Son entourage, c’est cet œil extérieur, cet œil nouveau qui sera capable de lui dire « Carole, c’est bon, tu peux publier, arrête de perdre du temps ».
Si j’arrive à accomplir autant de chose, c’est parce que mon travail, c’est ma passion et que j’ai, autour de moi, des personnes qui partagent tout ça.
Et niveau organisation ?
On y retrouve l’agenda virtuel partagé avec lepetitchinois.re pour ne rien oublier (RDV pro comme RDV bébé), l’agenda papier Miajade ft. Naturellement Emma, l’application Notes de son téléphone, des dossiers en ligne, des carnets, tout plein de listes et… des tableaux accrochés dans son espace de travail ! Car oui, Carole a besoin de visualiser et surtout de tirer un trait (littéralement) sur ce qui a été accompli.
L’un de ses remèdes à son côté hyper perfectionniste : la méthode pomodoro. Alors non, cela n’implique pas des tomates mais plutôt une gestion du temps chronométrée. L’application Focus To-Do qu’elle utilise lui permet d’allouer une durée spécifique à une tâche afin d’assurer une certaine productivité. C’est comme cela qu’elle a fonctionné pour la rédaction du guide Réunion mon amour publié par Pardon.
Être présente sur les réseaux : poser (de dos) et s’exposer
Comme le dit si bien Carole : avant, on revenait de vacances et on filait développer une pellicule. Aujourd’hui, on publie au fur et à mesure nos souvenirs sur nos réseaux. Mais est-ce que le perfectionnisme fait bon ménage avec les réseaux sociaux ? Bien souvent les gens ont tendance à oublier que ce qui est publié ne reflète pas forcément la réalité. Ou que, tout simplement, cela ne correspond qu’à un infime moment d’une journée passée et que cela ne définit pas un quotidien parfait. Après tout, qui d’entre nous n’a jamais publié une photo d’une superbe journée à la plage alors même qu’on est en pyjama, moral à zéro, sous une couverture dans le canapé devant Netflix ?
Ce qu’on montre sur les réseaux sociaux, ce n’est pas notre vie, ce sont uniquement des moments de notre vie, il ne faut jamais l’oublier ».
Carole nous confie qu’avoir l’avis de son entourage avant publication l’aide énormément. Après tout, le contenu qu’elle crée est destiné à être jugé. Et via les réseaux sociaux, les jugements, les conseils se font bien trop présents et ce sur tous les aspects : choix de vie, alimentation, éducation, sport, mode, manière de consommer…
Comment définir la limite entre ce qui doit/peut être partagé et ce qui doit rester privé ?
Parce que oui, même si Carole n’aime pas qu’on la définisse comme telle, elle reste une « personnalité publique ». Il y a donc une attente (pas forcément justifiée) de complète transparence sur sa vie.
« Je me pose toujours la question : qu’est-ce que je peux exposer ? qu’est-ce que je dois garder privé ? Et on n’est pas à l’abri de se planter… Parce qu’à partir du moment où on a ouvert la porte, on s’expose aux critiques, questions, indiscrétions… Après, j’ai de la chance d’avoir une communauté extrêmement bienveillante. Et ça, je pense que ça contribue à toujours repousser un peu les limites, , à ce que je me livre un peu plus au fil des années, sans même que je m’en rende compte. »
Là encore, le mot clé est adaptation
Carole nous explique qu’au départ, elle pensait ne jamais se montrer. Pour plusieurs raisons : pas à l’aise devant l’objectif, pas envie de créer de confusion entre son travail de journaliste de l’époque et sa présence sur les réseaux sociaux … mais il a fallu se rendre à l’évidence et s’adapter. C’était une sorte de compromis. Et puis, c’est toujours bien de savoir qui se cache derrière un compte. Encore plus quand on doit proposer du contenu vidéo, en immersion ou à la rencontre de personnes.
Pourtant, Carole a instauré une limite très claire. La preuve ? Avez-vous déjà aperçu une publication, une story où on la voit se plaindre ? Où on la voit parler d’un coup dur ou autre ? Non. Pour autant, pensez-vous qu’elle ne se plaint jamais ? Pensez-vous qu’elle a une vie parfaite aux 4 coins de La Réunion, à toujours « vanguer » et manger de bonnes choses … Non. Elle a juste choisi de n’exposer que ce qu’elle a envie d’exposer, de ne rien partager de trop intime, en apprenant au fil du temps. Cette limite prend tout son sens maintenant qu’elle est maman. En effet, entre raconter sa grossesse ou son accouchement à sa fille OU en faire un article que sa fille découvrira en ligne plus tard après des milliers d’autres… le choix est vite fait.
Doit-on s’attendre à un contenu lapetitemamancréole.re ?
Carole a pris la décision de ne pas révéler le nom de son enfant, de même pour son visage. D’ailleurs, elle n’envisage pas partager de contenu sur la parentalité. Pourquoi ? Elle ne se considère pas experte et cela ne correspond pas à l’essence de son compte ni ce pour quoi les gens s’y sont abonnés. Alors oui, il y aura quelques petites nouveautés (est-ce que ce resto est adapté pour accueillir un bébé ? est-ce que cette activité est ouverte aux enfants ? …) mais c’est tout. Pour le moment.
Elle ne le cache pas, sa pellicule est remplie de photos et vidéos de sa fille. Mais ce sont des souvenirs qui resteront de l’ordre du privé. D’abord parce que sa fille n’a pas donné son autorisation pour que son visage et chaque instant de sa vie soient rendus publiques. Ensuite car il n’y a aucune logique, intérêt ou même valeur ajoutée à ce que le visage de sa fille apparaisse en gros plan sur son compte alors même qu’elle, Carole, n’y apparaît pas. Elle va même plus loin. Qu’en est-il du consentement de l’enfant sur le simple fait d’être pris en photo à chaque fait et geste ? Imaginez-vous, adulte, être constamment traqué, observé par un appareil, un téléphone. Quel sentiment cela vous procurerait-il ?
En résumé, Carole, c’est cette nouvelle maman qui profite de chaque instant de cette nouvelle aventure. C’est cette maman, dont la vie a été chamboulée par l’arrivée d’un petit zourite, qui apprend chaque jour à être épanouie…
(ndlr : l’interview a été interrompue pour accorder un peu de temps au ti zourite qui avait faim. Quand on vous dit que Carole a appris à lâcher prise et s’adapte, on ne ment pas !)
Moins de 24h à La Réunion :
- On mange quoi ? Est-ce qu’il faut vraiment qu’on écrive sa réponse ? Vous l’aurez deviné : des bouchons. Et on va direction Saint-Benoit, au snack O’delices qui vend des bouchons Chan Fat. On commande un pain bouchon gratiné et on l’amène où on veut. Les bouchons, c’est du sérieux.
- L’expression ou le mot créole à apprendre : goulaf. Parce que oui, si vous la suivez sur les réseaux sociaux, vous n’êtes pas passé à côté du fameux #teamgoulaf. Chapeau à Carole qui a réussi à rendre populaire ce terme initialement à connotation négative ! Vive la génération « goulaf gourmet » !