Véritable bouillon d’énergie, passionnée de lettres et gourmande de vie, à 31 ans, Florence Exiga auto-publie son tout premier roman : « Atlanta, à mille lieues de moi ». Une auto-fiction inspirée de sa propre vie et de ses aventures initiatiques. Chez RÉUNIONNAISES le mag, on aime voir s’épanouir les talents locaux ! En toute logique, on a voulu vous dresser le portrait de cette réunionnaise à découvrir et à lire.
Elle est née à la Réunion, d’un père métropolitain et d’une mère réunionnaise. Florence Exiga passe ses jeunes années bercée par la douceur du Sud de la France, avant de revenir sur les terres matriarcales dès l’adolescence. Une enfance riche qui a sans nul doute nourri son esprit curieux et aiguisé, son regard vif sur le monde qui l’entoure.
Reine de la débrouille
Quand on voit Florence, on sent d’emblée son énergie créatrice et on l’imagine très bien imprégner avec force son aura. On sait qu’on à affaire à une artiste, une épicurienne, une vraie vivante. La jeune femme aime les mots, et elle les manie avec élégance ! Ce don de naissance, elle a voulu en faire quelque chose de tangible et sort en 2021 son tout premier roman en auto-édition. Une reine de la débrouille, comme on en voit de plus en plus émerger et qu’on admire. Il faut dire que le monde actuel et ses codes bouleversés, nous poussent un peu toutes et tous à briller par nous-mêmes, et c’est tant mieux.
REUNIONNAISES – Hello Florence, raconte nous un peu ton parcours, comment en es-tu arrivée à publier ce roman ?
Florence : J’ai fait deux ans de classe préparatoire littéraire aux grandes écoles (hypokhâgne et khâgne) puis un master d’histoire. Je suis également titulaire d’un master en affaires publiques et d’un master en affaires européennes. L’envie d’écrire a toujours été présente chez moi, mais que je la réfrénais à cause des études, du travail, du manque de temps, de ma paresse aussi… Ce qui m’a enfin menée à sauter le pas, c’est la frustration de mes boulots précédents !
R- De manière générale, quelles sont tes inspirations littéraires ?
F : J’adore les romans satiriques, les comédies légères, les récits de vie et les histoires d’amour. Parmi mes auteurs contemporains préférés, je citerais Alexandre Jardin (dont j’adore le style humoristique), Joyce Carol Oates (qui me charme par son écriture que je trouve délicieusement poétique), Amélie Nothomb (ses histoires et ses personnages farfelus me surprennent toujours), Franck Bouysse (j’ai adoré Né d’aucune femme, un véritable chef d’œuvre !) et Irvin Yalom (dont les romans sont de véritables psychothérapies et qui sont à mourir de rire). Sinon, parmi les auteurs « classiques » que j’adore et relis souvent, il y a Dostoïveski, Baudelaire, Jack Kerouac et Nabokov. Mais j’en oublie certainement beaucoup d’autres !
R- Dans le monde très fermé des écrivains et écrivaines, quel homme ou femme considères tu comme modèle ?
F : J’ai beaucoup d’admiration pour une autrice contemporaine que j’ai cité précédemment : Joyce Carol Oates. Son style d’écriture, très délicat et imagé à la fois, me saisit toujours avec la même intensité. Lire un de ses livres revient pour moi à voyager dans un autre monde qu’elle seule sait dépeindre de façon aussi magique et mystérieuse.
Croire en son projet malgré les périodes de doute
R- Tu as décidé de publier ton roman en auto-édition. Une pratique de plus en plus courante mais pas la plus évidente. Quel conseils donnerais-tu à un(e) auteur/autrice qui souhaiterait faire de même ?
F : De croire en son projet malgré les nombreuses périodes de doute qu’il traversera forcément. D’aller jusqu’au bout du premier jet, de le faire relire par différentes personnes, de ne pas avoir peur de remodifier son texte, de faire des pauses, de laisser respirer son texte, d’y revenir plus tard. Puis, une fois que le texte est bouclé, de ne pas avoir peur de consacrer du temps à la couverture qu’il choisira pour son livre. Car si on ne doit pas juger un livre à sa couverture, malheureusement, c’est ce que le lecteur potentiel voit en premier. Donc, de ne pas négliger cet aspect qui peut paraître purement graphique et « de communication » mais qui demeure très étroitement lié (je pense) au succès (ou pas) du livre autoédité.
Si on ne doit pas juger un livre à sa couverture, malheureusement, c’est ce que le lecteur potentiel voit en premier
R- Question pratique, comment organiser au mieux son temps quand on se lance dans l’écriture d’un roman ?
F : Il faut s’organiser une « routine écriture » à laquelle on ne doit déroger qu’à de rares exceptions. L’essentiel est d’écrire tous les jours, même s’il ne s’agit que de quelques lignes qui n’ont d’ailleurs rien à voir avec l’écriture du livre en cours. Et puis, ne pas oublier de consacrer autant de temps à la lecture d’autres livres. Ces lectures permettront de varier/d’enrichir le vocabulaire de l’auteur et parfois même de lui donner quelques idées de péripéties pour l’histoire qui est en cours de rédaction.
R- Parle nous un peu de ton personnage principal: qui est Atlanta ?
F : Atlanta est une jeune femme que l’on va suivre de ses 24 ans à l’aube de ses 28 ans, qui pourrait représenter la « jeune femme idéale » selon les codes de la société actuelle : elle est belle, intelligente, a fait de brillantes études, a un copain de longue date, travaille dans de prestigieuses boîtes à Paris… Le genre de fille parfaite à qui tout réussit depuis qu’elle est petite, mais dont la vie chaotique la rattrapera à l’âge adulte. C’est une jeune femme qui cherche à savoir qui elle est, au-delà des croyances des uns et des certitudes des autres ; et qui doit composer avec l’instabilité, la précarité et l’incertitude. Atlanta, c’est aussi l’histoire d’une jeune femme qui désespère de trouver cet endroit que tout le monde appelle « maison », et qui va, de façon assez paradoxale et systématique, rechercher son précieux « chez-soi » chez les autres, notamment chez ses conquêtes amoureuses.
R- Te voilà maintenant lancée dans le vaste monde des écrivains, que penses-tu faire par la suite ?
F : Il se pourrait bien qu’il y ait une suite. Mais … affaire à suivre !
Pour suivre l’actualité de Florence, retrouvez-là sur son compte Instagram !
Mise en bouche : découvrez le synopsis de « Atlanta : à mille lieues de moi »
« Mes parents voulaient que je décroche la lune. Moi, ce que je voulais, c’était juste la contempler. » Atlanta était faite pour réussir. Depuis qu’elle est toute petite, on n’a cessé de le lui dire. Lorsqu’à vingt-quatre ans, Atlanta fait face à son premier échec professionnel, elle est anéantie : elle n’était pas programmée pour échouer. En rentrant chez Gabriel, son petit copain de l'époque, elle décide de tout remettre en question et rompt avec lui. À partir de là, démarre un parcours de vie chaotique. Comme pour revendiquer son droit à l’erreur, Atlanta enchaîne les expériences professionnelles ratées et les histoires d'amour désastreuses. À travers ses nouvelles rencontres, Atlanta cherchera de nouvelles croyances, de nouveaux idéaux auxquels se rattacher. Cela tombe bien : les personnes qu’elle rencontrera seront toutes, contrairement à elle, très sûres d’elles, habitées de profondes convictions. Entre Viktor, l’athée militant converti, Kristina, la jolie et pétillante amie russe lesbienne, Hadrien, l’artiste photographe aux manies de détraqué sexuel et Swan, le gourou mégalomane libertin, le cheminement d’Atlanta dans sa quête de vérité, d’identité et de liberté ne sera pas de tout repos.