Chanteuse réunionnaise à la voix d’or et réconfortante, Cendrine Cingala a récemment dévoilé « Anne Mousse ». Un hommage à la grand-mère de tous les réunionnais, extrait de son tout nouvel album qui paraitra en Janvier prochain. On a voulu en savoir un peu plus sur l’artiste, son parcours, ses inspirations et elle a bien voulu se dévoiler … 

Réunionnaises le mag – Pouvez-vous nous présenter « Sundri Feeling » ?

Sundri – Sundri Feeling est un groupe de musique Pop World Jazz. Je suis accompagnée de plusieurs personnes qui m’aident à exprimer mon univers artistique et je suis heureuse d’être si bien accompagnée. Je travaille avec le talentueux bassiste Mishko M’Ba et c’est avec lui que je partage en 1er, mes textes et mélodies, pour qu’ensemble, on les enrichisse. Il est réalisateur du nouvel album qui sortira fin janvier. Sur scène, il y a aussi Frank Paco à la batterie, et Jérôme Vaccari aux claviers. Côté backstage, il y a aussi Emmanuel Gleyzes toujours présent derrière sa caméra et dans la gestion du quotidien. Cédric Corrieri aux enregistrements, Brice Robert réalisateur du nouveau clip sur Anne Mousse. Les administratrices, prestataires en communication, bénévoles et de nouvelles personnes en or qui sont en train de rejoindre mon projet !

RLM – Depuis quand évoluez-vous dans le domaine musical ?

Sundri – Mon 1er album en 2014 a marqué mon entrée dans le domaine musical car cet album a été nominé aux USA par l’International Acoustic Music Awards. Avant ça, je chantais déjà dans des bars, hôtels et cafés concerts, et j’adorais chanter des reprises. Mais ce 1er album a réveillé en moi l’envie de me professionnaliser et c’est en 2016 que j’ai fait le meilleur choix de ma vie, celui de me consacrer uniquement à ma vie d’artiste !

RLM – Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir chanteuse ? 

Sundri – Quand j’étais petite, j’avais déjà ce rêve en tête. Je passais des heures à chanter et danser toute seule, dans ma chambre et je me prenais vraiment pour une chanteuse. Sauf que j’étais trop réservée pour réellement chanter devant un public. Par la suite, j’ai pris une toute autre orientation professionnelle… La musique a toujours été là, les soirs et week-ends. J’ai commencé à chanter avec Jim Fortuné en 2001 et j’y ai pris goût. Ça m’a donné envie de travailler ma voix, l’apprivoiser et prendre confiance en elle. Tout un chemin… En 2016, j’ai fait ma 1ère résidence d’artiste à la Cité des Arts, et cette expérience a été radicale, c’était vraiment ce que je voulais faire. Je voulais être chanteuse, créer des images et des émotions qui font du bien avec ma voix, mes textes et compositions mais aussi la danse et la mise en scène. J’adore le côté créatif infini du métier.
 

RLM – Autour de quel univers gravite votre art musical ?

Sundri – Sundri Feeling, c’est un style Pop World Jazz accessible, en Français, Anglais et Créole. Les gens vont trouver le côté Pop dans les paroles et des structures de chansons avec des refrains comme en variété. Les amateurs de jazz vont aussi se régaler de la recherche harmonique et des solos instrumentaux et vocaux. Dans ma voix je mets mon engagement et ma passion, à l’image de grandes chanteuses de jazz comme Billie Holiday ou Nina Simone. Avec mon timbre de voix naturel, on me rapproche de la douceur suave d’Esperanza Spalding ou Gretchen Parlato. Quant aux rythmes d’origines réunionnaises, africaines ou indiennes, ça ouvre sur le côté world music. On a même un morceau à 7 temps (Apel Amwin) qui plaît beaucoup. C’est un jazz pour tous. D’ailleurs, après un concert qu’on avait fait pour l’école de musique de Salazie, un étudiant m’a dit “C’est du jazz à toutes les sauces !”. Au fur et à mesure des scènes, des rencontres et des tournées j’ai bien vu que ce travail plaît aussi bien à des enfants, ados, adultes, de toutes origines.

RLM – Quels messages cherchez-vous à faire passer avec votre musique ? 

Sundri – Justement, c’est important pour moi, de faire passer un message positif grâce à la musique ! Dans cet album dédié aux femmes, le message tient en 3 mots : Liberté, Amour et Force ! Il y a de quoi s’inspirer avec toutes les histoires de femmes de cet album. Même quand j’aborde un thème difficile, j’ai fait le choix artistique de garder une vision constructive. Par exemple, dans la chanson “C’est pour ton Bonheur”, je chante sur les pervers narcissiques, et autres personnalités toxiques, mais j’en parle avec amour, pour dire que chacun doit faire son chemin.


RLM – Quel est le thème de votre nouvel album ?

Sundri – J’ai choisi de chanter en particulier pour les femmes, en invoquant l’Énergie Féminine Universelle.
Je voulais rendre hommage à des femmes célèbres ou anonymes dont le destin me touche, m’inspire, me nourrit.
Il y a Anne Mousse, la 1ère femme née à La Réunion. Une pionnière, bâtisseuse, courageuse, visionnaire et désobéissante. Tiana est une esclave qui retrouve sa liberté et pardonne, après des années de souffrance et d’espoir.
Joséphine Baker, à qui la France vient de rendre hommage. J’adore son sourire, sa grâce et son côté éternel enfant. Pour moi, c’est une artiste complète qui a réalisé son rêve et s’est aussi mise au service de l’humanité avec sa tribu arc-en-ciel et ses missions d’agent secret. “Roots”, c’est un reggae-jazz pour notre Terre-mère. J’ai écrit tous les textes avec l’envie de rendre hommage à la Féminité qui a toujours fait avancer cette société patriarcale avec force et douceur.

RLM – Comment la Réunion et sa culture influencent-elles votre art ? 

Sundri – Je crois que La Réunion est un exemple mondial de paix et d’harmonie entre les races et religions. Mon métissage et la culture Réunionnaise influencent directement la façon dont je me suis construite en tant qu’artiste et en tant que femme car, je me sens alignée avec les forces de la création et ouverte au monde dans sa diversité. Artistiquement, c’est pour cela que je chante en Français, Créole et Anglais. Je puise dans les racines du Maloya pour faire fleurir une musique aussi métissée que notre île.

RLM – Quelle place a la Réunionnaise sur la scène artistique de l’île ?

Sundri – La Réunionnaise prend de mieux en mieux sa place sur la scène artistique. Il y a toujours quelques embûches et préjugés. Mais il me semble qu’une solidarité se met en place entre les artistes réunionnaises, face aux diffuseurs et institutions locales. Je suis en contact avec plusieurs artistes féminines avec lesquelles on s’échange des infos et astuces. Les réseaux sociaux et les médias indépendants comme Réunionnaise Le Mag contribuent aussi à faire évoluer les choses car on met en place une relation directe ou nouvelle avec le public, et c’est bien le public qui décide !
Cendrine Cingala pour le clip de son dernier single Anne Mousse
Merci à Sundri d’avoir pris le temps de répondre à nos questions. On vous invite à découvrir dès maintenant son single ANNE MOUSSE via son clip réalisé 100% made in La Réunion : à découvrir ici !