B.Larrochelle c’est avant tout une histoire de passion. Une passion esthétique, raffinée et éclectique qui rend hommage à la mode et son univers versatile. Entre esprit éthique et rigueur de la coupe, Bertrand, le designer créatif à l’origine de ce projet, se confie à nous.

Une esthétique léchée, un style coloré aux accents de liberté qui déchire le voile entre les genres… B.Larochelle a déjà tout d’un grand de la mode, on imagine très bien ses créations sur les pages glacées d’un Vogue Paris entre les mastodontes Jaquemus et Jean Paul Gaultier. Débarqué sur l’île de la Réunion il y a un peu plus de deux ans, Bertrand est tombé amoureux de son relief escarpé, de sa fougue et de sa vie colorée, et a décidé de s’y installer un moment. Un BTS plus tard, le voilà prêt à se lancer dans la grande aventure de sa vie : donner naissance à sa griffe. C’est en devant rendre un projet d’année basé sur la création d’une collection de mode et de tout ce qui va avec (du design, à la couture en passant par la communication), qu’est née en lui l’idée de B.Larrochelle. Une belle histoire qu’il a voulu faire perdurer en créant sa marque.

La mode, une histoire de passion et de singularité

« Selon moi, la mode et le vêtement dans sa globalité, sont ultra importants pour chacun d’entre nous. » Pour lui la mode est un exutoire, une façon de s’affirmer et de laisser parler sa créativité. Il nous confie d’ailleurs considérer la mode comme élément indispensable de nos sociétés. « Dans mon cas, le tissu est mon refuge, mon armure, ce qui fait que je peux sortir et rencontrer des gens en toute sérénité et confiance en moi. Le tissu révèle aussi une personnalité, une identité, une singularité« .

Des pièces uniques

C’est le credo de B.Larrochelle : la pièce, le vêtement, se veut unique, à l’image de celle ou celui qui le porte. « Chaque pièce a son histoire, chaque collection est un conte. J’aime beaucoup travailler les matières et surtout les confronter. J’ai beaucoup de pièces en bi-matière et c’est quelque chose que je souhaite prolonger et décliner« .

Bertrand aime les défis, pour lui un vêtement n’a pas forcément à être conçu à partir d’un tissu spécialement défini. Il se donne pour mot d’ordre de redonner vie aux étoffes, chutes et linges déjà usés par le temps.

« Je travaille uniquement avec des tissus de récupération. Ça va du rideau de mon enfance, à la robe d’une copine en passant par la chemise de mon ex… »

L’ADN même de la marque se place dans une optique environnementale. Faire du neuf avec du vieux, recycler la mode pour que passé et présent s’imbriquent afin d’en faire un futur plus radieux. « Je pense qu’il y a tant de choses à faire avec de la récup avant de totalement jeter un tissu et qu’il finisse aux oubliettes« .

L’idéal d’un vestiaire unisexe

Côté style, le designer aime jouer et travailler la transparence. Fine et délicate, le défi est d’en faire une pièce élégante sans tomber dans le côté provocateur qu’on lui attribue si souvent. « Je respecte tellement la femme, je trouve sa silhouette si belle que j’aime la dévoiler. Légèrement, avec subtilité en laissant apparaître la chair. Mais toujours avec beaucoup de suggestion. » Si pour le moment B.Larochelle propose exclusivement des pièces dédiées à un public féminin, Bertrand songe de plus en plus à se tourner vers un vestiaire unisexe qui pourrait aussi convenir au public masculin. « La collection à venir sera tout sexe, non genrée, juste des corps et des âmes. Moi même je ne m’habille qu’avec des pièces destinées aux femmes, ayant une silhouette très fine.« 

« Une folie douce, sophistiquée »

Quand on demande à Bertrand comment il définirait sa marque, il répond : « Je qualifierais B.Larrochelle de folie douce sophistiquée. Chaque pièce est unique, chaque mini collection est un conte. Un monde ordinaire devenant extraordinaire par sa douceur, sa rareté, sa fragilité mais dans lequel chacun(e) y trouvera une grande force.« 

Merci à Bertrand de s’être livré avec beaucoup d’ouverture sur son si bel art.