« Ensemble, on va plus loin ». La solidarité féminine est la clé de l’émancipation, de l’égalité et de la justice. Conscientes de cela, les femmes sont nombreuses à s’unir pour faire avancer les choses. On avait envie de saluer cette solidarité et de mettre en avant les initiatives aussi bien nationales que locales.
Aujourd’hui, la solidarité féminine est devenue un levier d’émancipation essentiel, à La Réunion comme ailleurs. Dans divers secteurs, les femmes se rencontrent, se soutiennent, se conseillent, s’entraident… Tour d’horizon de ces initiatives, à l’échelle nationale et locale, et de leur impact concret sur notre société.
Des formes modernes de solidarité féminine
En 1793, la Société des Républicaines révolutionnaires voit le jour. Ce groupe exclusivement féminin, aux revendications sociales et féministes, est créé par deux pionnières inspirées : Claire Lacombe et Pauline Léon. Près de deux siècles et demi plus tard, des réseaux féminins en entreprises aux collectifs et associations, la solidarité féminine se déploie dans tous les domaines (et on adore).
À l’échelle nationale, des structures comme Les Premières, Bouge ta boîte ou encore Women in Tech (qui opère aussi à l’internationale) facilitent :
- la mise en relation
- le développement économique
- la valorisation des femmes dans des secteurs où l’égalité est encore en construction
Qu’on se le dise : à travers le monde, l’émancipation des femmes passe par l’accès à l’éducation et à un emploi. En France hexagonale et à La Réunion, des métiers traditionnellement masculins s’ouvrent désormais aux femmes. Ces dernières décident souvent de se serrer les coudes. En Normandie, un collectif d’agricultrices a ainsi vu le jour en novembre 2024. Bon, certains s’obstinent à voir ces réunions en non-mixité comme un principe d’exclusion… Mais elles permettent surtout de libérer une parole trop fréquemment ignorée.
Les collectifs de femmes Réunionnaises
Une étude de 2016 de l’Observatoire de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (ORSE) qualifie ces réseaux d’ « acteurs identifiés d’égalité dans les entreprises ». L’entrepreneuriat féminin étant en plein essor à la Réunion, les femmes de l’île aussi s’unissent et se soutiennent.
Localement, on trouve ainsi :
- le collectif Ansamb’Elles, qui soutient les réunionnaises dans la réalisation de leurs projets professionnels et personnels.
- Beelab, le premier incubateur dédié aux femmes entrepreneuses à La Réunion. Il a été lancé en octobre 2022, à Saint-Louis.
- Défis de Femmes, une association qui soutient, accompagne et promeut l’initiative féminine à La Réunion.
Ces initiatives reflètent la diversité et la vitalité des actions menées en faveur de la solidarité féminine sur l’île de La Réunion.
Du soutien face aux violences faites aux femmes
Prendre le temps d’accueillir les mots (et les maux), c’est aussi l’objectif d’initiatives comme La Maison des Femmes de Saint-Denis, en Hexagone. Fondé en 2016, ce centre d’accueil pluridisciplinaire accompagne chaque année plus de 2 000 victimes. Près de 80 % des femmes qui en bénéficient rapportent une amélioration de leur état psychologique. À La Réunion, l’Agence Régionale de Santé (ARS), soutenue par les centres hospitaliers (CHU, CHOR/EPSMR et GHER) et de nombreux acteurs, a lancée en 2023 la première Maison des Femmes, de la Mère et de l’Enfant. Elle propose 4 sites d’accueil des victimes et un accompagnement adapté aux victimes de violences, en particulier intrafamiliales.
Ces lieux d’accueil se trouvent au quatre coin de l’île :
- à Saint-Paul, au 29 rue Labourdonnais (en face de l’ancien hôpital Gabriel Martin). Accueil des victimes du lundi au vendredi de 8h30 à 16h00. Numéro : 0 800 008 708.
- à Saint-Denis, au 1 allée des opales 97400 Saint-Denis (dans les locaux du CHU Nord). Accueil des victimes du lundi au vendredi de 9h à 12h00. Numéro : 02 62 90 66 00.
- à Saint-Pierre, les locaux ouvriront courant 2025, au sein du Pôle Femme-Mère-Enfant du CHU Sud.
- à Saint-Benoît, le site sera accessible courant 2025.
Mais pour mettre fin aux violences faites aux femmes, le travail reste colossal. Selon un rapport de de la Fédération nationale Solidarité Femmes, 200 000 femmes sont victimes de violences conjugales chaque année en France. Et c’est encore pire à la Réunion où, en 2023, 271 000 victimes ont été enregistrées. Associations locales et centres d’accueil jouent un rôle crucial dans l’accompagnement des victimes.
En 2019, selon le Ministère des Solidarités et de la Santé, 27 % des femmes ayant subi des violences ont fait appel à ces structures de soutien. Ainsi, le 3919, numéro national d’écoute géré par la Solidarité Femmes, reçoit plus de 60 000 appels par an. Une femme sur dix qui compose ce numéro trouve une solution concrète à sa situation :
- orientation vers un centre d’hébergement
- aide juridique ou psychologique
- accompagnement social.
Une solidarité qui a besoin de soutien
Les initiatives portées par ces collectifs féminins rencontrent de nombreux obstacles : difficultés de financement, manque de visibilité… Elles ont besoin que les institutions publiques participent à leur consolidation. Pour aller dans ce sens, l’Agence nationale de cohésion des territoires (ANCT) soutient les projets améliorant la vie des femmes en milieu rural. De son côté, l’État Français met en place ses propres dispositifs comme Wom’energy, qui accompagne les cheffes d’entreprise dans le développement de leurs projets. Sur l’île, La Chambre de Commerce et d’Industrie de La Réunion (CCI) organise des événements annuels dédiés à l’entrepreneuriat féminin. Elle y propose des tables rondes, des ateliers et des sessions de réseautage.
Rappelons que le Gouvernement a fait de l’égalité entre les femmes et les hommes la grande cause du quinquennat. Un plan d’action interministériel a été mis en place pour la période 2023-2027 afin de renforcer cette dynamique. Ce plan a permis des avancées notables dans la lutte contre les violences faites aux femmes, la santé, l’égalité professionnelle et économique… Mais il reste encore beaucoup de boulot pour atteindre les objectifs fixés d’ici à 2027.