Dans un monde où l’urgence climatique est à son paroxysme, il serait temps de sérieusement songer à notre mode de consommation. Dans cet article, on se penche sur le phénomène de la slow fashion qui prend le contre pied de cette industrie de la mode polluante, essoufflée et totalement hors des réalités et comment on peut faire pour l’adopter.
L’industrie de la mode, l’un des plus gros pollueur de la planète
Shein, Wish, Aliexpress, Zara, H&M ou encore Primark… Même si ces marques ne sont pas physiquement implantées sur l’île, vous en avez forcément déjà entendu parler, vous en avez même sûrement consommé à grands frais. Et c’est normal, des bons prix, des pièces plutôt jolies, des coupes modernes et tendances, comment passer à côté ? Dans ce monde où le pouvoir d’achat devient quasi inexistant pour la plupart, il est tout à fait humain de craquer pour les solutions les plus accessibles.
Cependant depuis quelques temps, les lanceurs d’alertes n’ont de cesse de nous prévenir que la planète va mal, et si on continue sur notre lancée de consommation excessive on pourrait bien y perdre notre place… Ça serait dommage, avouons-le ! Dans cette grande décadence humaine, la mode tient une place plutôt conséquente. L’industrie de la mode en quelques chiffres c’est : 500 000 tonnes (= 50 milliards de bouteilles) de microparticules de plastique dans les océans, 1 milliard de tonnes de gaz à effet de serre, 70 douches pour la création d’un t-shirt, 285 pour un jean, 20% de l’eau mondiale polluée… Bref, des chiffres qui font froid dans le dos et qui nous donnent sérieusement envie de passer le reste de notre vie en pagne.
La slow fashion c’est quoi? « En opposition à la fast fashion, la slow fashion est un mouvement qui promeut une fabrication de vêtements, dans le respect de l’environnement, des travailleur. euse. s et des animaux. C’est une alternative à la fast fashion qui vise à limiter ses achats vestimentaires pour consommer moins mais mieux ». Une définition WeDressFair.fr
Le consommateur n’est pas à blâmer … mais acceptons de changer la donne !
On ne va pas cracher sur la mode qui rappelons-le, fait partie de nos civilisations depuis qu’elles en sont… On ne va pas non plus blâmer les gens qui ont simplement envie de s’exprimer à travers leur style, d’avoir accès à une mode peu coûteuse et de suivre le mouvement. Ce même mouvement lancé par des milliers de personnes sur les réseaux sociaux, elles-même influencées par les pontes de l’industrie qui n’ont pour but que d’engranger, encore et encore. Pour défaire cet engrenage pernicieux c’est simple, acceptons de consommer autrement ! Favorisons le commerce de proximité, mettons en lèr nos commerçants et créatrice-teurs locaux qui se démènent chaque jour pour nous proposer des collections variées mais toujours à taille humaine. Acceptons d’acheter moins mais mieux, adoptons la slow fashion ! Si une robe vendue en circuit court coûte 110€ mais quelle récompense à juste titre l’artisan, le styliste et le vendeur, il vaut mieux ça qu’une robe à 10€ qui piétine le droit humain, use des ressources de la planète et fait trois fois le tour du globe avant d’arriver dans nos mains.
Si il y a bien une chose dont notre île peut se targuer, c’est de ne pas (encore) avoir cédé (totalement) la place à ces chaînes monstrueusement polluantes. Couleur d’Afrique, Zoé & Nina, Alma Maren, Jordane Lou, Eilaroc, Amy K, Odyssée, B. La Rochelle… L’île ne manque pas de créatrices et créateurs prêts à vous offrir le meilleur de la mode de manière responsable ! À vous de leur faire confiance.
Le témoignage de Caroline, une fashion addict convertie à la slow fashion
Caroline, (@caroline.amg_ sur Instagram) aime partager avec ses abonnées sa transition vers une consommation plus responsable. Nouvelle adepte de la slow fashion elle nous raconte comment elle s’y est mise et surtout comment elle s’y tient.
Réunionnaises Le Mag – Comment as-tu découvert le principe de la slow fashion ? Et pourquoi as-tu décidé de t’y mettre ?
Caroline – Ça fait un moment que je m’intéresse à la slow fashion mais sans vraiment y participer ! J’ai eu le déclic en faisant du tri dans mon armoire. Je faisais beaucoup trop d’achats compulsifs. Je donnais des vêtements que j’avais même jamais porté… Toujours dépenser, acheter de nouvelles choses, et pourtant toujours avoir cette sensation de n’avoir rien à me mettre ! J’ai dit stop.
Réunionnaises Le Mag – Quels sont tes conseils pour shopper de manière responsable sans forcément entamer son budget ? Caroline – Mon conseil c’est de trouver des shops où les prix restent abordables comme les friperies (de la seconde main). Je me tourne aussi vers les créateurs locaux et à terme pourquoi pas créer et coudre ses propres vêtements soi-même ?! Réunionnaises Le Mag – Trouves-tu que le principe de la mode responsable est suffisamment développé sur l’île ? Caroline – Malheureusement pas assez. Je connais des petits créateurs locaux ! Ils ne sont pas nombreux mais proposent de subliiiiimes créations responsables et Upcyclées. Si cette initiative peut inspirer et motiver les autres à créer, ou à se développer davantage sur l’île, ça serait génial ! Nous sommes beaucoup à vouloir changer notre façon de consommer. Réunionnaises le mag – des bonnes adresses à filer à celles qui aimeraient s’y mettre sur l’île ? J’ai quelques petites adresses à la Réunion et pas mal d’e-shop (car malheureusement à la Réunion le choix est très limité). Sur l’île je conseillerais Popeline Vintage (Saint Pierre) , Jordan Lou (Saint Paul). Et en ligne Bacia_la, Sialamno … Réunionnaises le mag – Quels conseils donnerais-tu à celles qui voudraient adopter un style de vie plus responsable ? Caroline – De changer sa consommation petit à petit. Choisir la qualité plutôt que la quantité ! De demander conseil, de s’informer au maximum. De faire les choses pour soi-même avant tout. Dréfléchir avant d’acheter, de privilégier des intemporels, de porter et reporter les vêtements qui nous plaisent autant de fois qu’on le voudrait parce que c’est le but ! Continuons à nous faire plaisir raisonnablement sans culpabiliser ! Moi je me dis toujours je préfère avoir moins mais « mieux ». |
Un commentaire